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jeudi 5 avril 2012

TRAIL DU PETIT BALLON D'ALSACE: 47 KM 2145 D+



700 participants au départ du 47 Km. Petite particularité pour cette édition. La course est inscrite dans la coupe d'Europe des Ultras marathons Européen. D'où la présence de concurents provenant de toute l'Europe et un niveau relevé par rapport aux éditions précédentes.
Depuis Rouffach on apercoit le Sommet du petit Ballon qui sera le point culminant de cette course. Le sentiment est partagé entre la motivation de commencer l'ascension et la prise de conscience de la distance à parcourir pour y parvenir.
La météo est incertaine. Si au départ la température est de 10 °, le ciel est couvert et l'accumulation des nuages au sommet du petit ballon laisse craindre des passages sous averses.


  1.  DEPART / 6,7 KM: J'arrive juste à temps sur la ligne de départ. Pas le temps de m'échauffer. Juste le temps de prendre un gel Antioxydant et c'est le départ. Ce dernier s'effectue depuis l'extérieur du village façe aux vignes plantées sur les coteaux. Les premiers kilomètres se déroulent sur du bitume puis sur des chemins larges. Ensuite nous ne retrouverons le bitume qu'exeptionnellement lors de la traversée de petits villages. En revanche l'ascencion nous menant au sommet du petit ballon se fera presque exclusivement sur des chemins. L'avantage c'est qu'ils permettent les dépassements sans difficultées. L'inconvénient c'est que le parcours s'en retrouve beaucoup mois intéressant. Le manque de technicité des chemins nous entrainent dans une certaine monotonie qui ne permet pas l'évasion psychologique face à la difficulté physique de l'ascension. Sur cette partie je ne cherche pas à m'économiser. Je profitte des quelques passages plats et des descentes pour dérouler et trouver ma place dans le peloton. Quelques petits radillons à fort pourcentage sur cette portion mais heureusement sur de petites distances.  Au premier ravitaillement je m'arrête pour boire et faire le plein des mes gourdes. En effet j'ai préféré partir sans eau pour ces 6 premiers Kilomètres, c'est ça de moins à porter!!
  2.  
     
  3. 6,7 /11,3 KM: Cette portion est un peu plus roulante et ne présente aucune difficulté notable. Je suis dans mon élément. J'en profite pour accélérer et dépasser des concurents. Je ne cherche toujours pas à m'économiser. Au ravitaillement je m'arrête pour boire et prendre un gel. Je rempli mes gourdes qu'à moitié car je sais que la portion qui m'attend est plus difficile.
  4.  
     
     
    11,3 / 19,6 KM: Au menu de cette portion, ça monte, ça monte, ça monte..... Le pourcentage n'est pas assez élevé pour que je marche. Je vais donc prendre le choix de courir jusqu'au ravitaillement nous conduisant au pied du petit ballon. Sur cette portion je commence à douter car je sais que la plus grosse difficultée et devant moi et je suis en train de laisser des forces. Autour de moi la majorité des concurents font le même choix mais la montée est longue et certain d'entre eux renoncent et finissent par marcher. De plus, au fur et à mesure que nous grimpons la température chutte et le vent fait son apparition.  Le doute s'installe et j'ai peur de manquer de ressources pour l'ascension finale.
     
    19,6/ 25,9 KM: Au ravitaillement les membres de l'organisation nous indiquent qu'il neige et pleut par intermitence au Sommet. Ils nous précisent que la température et en dessous de 5° et que le vent souffle fort. Je m'arrête et passe mon K-WAY et enfile les gants. Je prend un gel coup de fouet, le plus dur reste à venir!!! A partir du ravitaillement et jusqu'au sommet je vais marcher 90 % du parcours. L'ascension se fait par un sentier qui grimpe à plus de 15% sur une surface soit boueuse soit enneigée. Je marche le plus rapidement possible pour éviter de perdre du temps mais les conditions climatiques ne facilitent pas mon ascension. Je souffre mais j'ai l'impression que je vais passer au sommet en moins de 2H30 et c'est une grosse satisfaction qui me donne du courage. Au sommet la vue sur la plaine est splendite malgré les intempéries. J'ai fait le plus difficile. Maintenant il faut rentrer et je ne suis même pas à la moitié. Au menu 10 KM de descente technique à travers champs puis en sous bois. Le sentier qui nous permet de redéscendre du sommet et super sympas. Je m'étais promis de ne pas lacher les chevaux dans la descente pour éviter de trop faire souffrir mes articulations mais le terrain de jeux est trop tentant.  Je prend beaucoup de plaisir dans les premiers kilomètres mais la decente est longue trés longue et je me surprend même à languir du plat voir du dénivelé. Les cuisses commencent à chauffer et les genoux me font mal. Je passe devant le Kilomètre 30 et je sais que c'est maintenant que va se jouer la course. Certe le plus gros du denivelé positif est passé mais il reste encore 17 km à parcourir sur une portion qui n'est pas franchement descendante et qui est ponctuée de quelques difficultés. J'arrive au ravitaillement du 34 KM fatigué physiquement et pas au mieux mentalement.
 




    33,6 / 39,5 KM: C'est sur cette portion que j'ai le plus géré mon effort. Le parcours est plutôt roulant mais après plus de 30 km la moindre difficulté me contraint à marcher. J'ai la sensation qu'il ne faut pas que je fournisse trop d'effort si je veux finir la course. Je vais alterner marche en monter et course en descente jusqu'au ravitaillement suivant.

    39,5/ 43,7 KM: C'est la délivrance. Je viens de dépasser le cap des 40 KM. Il ne me reste plus que 7 KM à parcourir pour franchir la ligne d'arrivée. A présent je suis sur que je vais finir cette course. J'ai les ressources physique et le mental est au plus haut. C'est une autre course qui commence. La question n'est plus de savoir si je vais finir mais plutôt de savoir en combien de temps. Ainsi je recomence à courir, même à l'approche de certaine difficulté que jusque là je ne franchissais qu'en marchant.
     
     
    43,7/ 47KM: Je ne fais que regarder ma montre. Si je veux finir en moins de 5h je dois parcourir les 3 KM qu'il me reste en 20 minutes. Je suis certain d'y parvenir d'autant plus que les derniers kilomètres sont descendant. Au ravitaillement je prend un verre d'eau et ne perd pas de temps. Je ne prend pas le gel que j'avais prévu puisque l'arrivée est proche,. Mais après 40 KM et près de 2100 mètres de dénivelé, les trois derniers kilomètres sont interminables. Je regrette maintenant de ne pas mettre alimenter sur le précédent ravitaillement. Je n'avance plus, je n'ai plus de ressource. Je dois m'arrêter pour manger. J'avale deux pâtes de fruit et je repars à petit pas. J'attaque la descente finale. Maintenant c'est mes genoux qui ne supporte plus de descendre. Je serre les dents dans cette pente raide. Je passe la ligne d'arrivée en 4H58, je suis 152 ième.

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