Voila les premiers mots qui me viennent si je dois résumé cette épreuve. Au programme 57 KM et 2800 M de D+ entièrement de Nuit. Temps de course 8H45.
DEPART: VAILHAN / FAUGERE 19 KM 900 M DE D+.
La température sur la ligne de départ est autour de 15 °. C'est une température idéale et c'est vraiment le seul avantage que je relèverais à faire cette épreuve de nuit.
C'est l'heure du traditionnel brieffing d'avant course réalisé par Antoine Guillon. Il nous promet une belle épreuve avec un beau traçé, je m'impatiente...
Le top départ est donné. Je pars vite et essais de me glisser dans les premières places pour ne pas me retrouver en file indienne dès la première difficulté. Le rythme est élevé sur ce premier kilomètre mais je projette de ralentir ma cadence dès la première difficulté. Elle ne tardera pas a arriver.
En effet nous empreintons un ruisseau en guise de sentier. Le pourcentage n'est pas important mais le sol est technique. De gros cailloux et un dévers de chaque côté. De nuit un terrain légèrement technique suffit à rendre la course beaucoup plus difficile que prévu. Il faut se concentrer sur le balisage et le sol pendant de longues Heures et réduire la vitesse pour éviter d'aller à la faute. Aussi il est particulièrement difficile d'aprécier par avance le pourcentage d'une côte et d'adopter le rythme adapté.
Sur cette première portion. Le parcours est agréable. Nous empruntons par alternance, des ruisseaux, de la garigue, du sous bois. Ici la difficulté résulte plus de l'environnement que du denivelé. Il faudra successivement slalomer dans les sous bois, enjamber ou passer sous les troncs d'arbres, se contorsionner pour éviter les griffes de la garigue épineuse. Le balisage est suffisant mais nous contraint à plusieurs reprises à tracer nous même notre itinéraire entre deux points. Sympas mais fatiguant. J'arrive à Faugère en moins de deux heures mais je suis fatigué. Je n'avais pas prévu de m'économiser mais j'ai peut être laissé trop d'énergie. Je viens tout de même de faire 900 M de D+ sur 19 KM. ( Quand je pense qu'en région Parisienne je fais 800 m de D+ sur 35 Km .....)
Au ravitaillement je profitte de mon arrêt pour aller au toilette. Depuis quelques kilomètres déja le ventre me fait mal. Surtout quand je me baisse pour affronter une côte. J'èspère que c'est passagé. J'englouti mon troisième gel alors que je n'en ressens pas du tout le besoin. Je choisis de respecter mon programme. Un gel par heure en alternant un anti oxydant et un gel énergétique.
SECONDE PORTION: FAUGERE / LAMALOU LES BAINS. 23 KM ET 1100 DE D+.
Je quitte faugère et attaque fort par une petit grimpette qui nous conduit à un Moulin éclairé pour l'occasion. Les douleurs dans le ventre sont persistantes, surtout dans les côtes. J'empreinte ensuite un plateau d'1Km sur lequel je pense m'être débarassé des maux de ventre. Mais lorsque la première difficulté se présente ( Pic du TANTAJO) le mal reprend de plus belle. Je suis obligé de redresser mon buste dans la côte pour éviter les douleurs. Je prend la décision de ne plus avaler de Sucre. J'ai l'impression de faire une crise de foie. L'ascension sur TANTAJO n'est pas à prendre à la légère et la descente qui suit réserve bien des surprises. C'est de la désescalade !!! Sur une petite portion, heureusement.
Le mal de ventre est toujours persistant et me contraint à réduire ma vitesse depuis quelques kilomètres maintenant. Je déteste cette idée mais je dois faire un arrêt au toilette sauvage si je veux poursuivre la course dans de bonnes conditions. Je profitte du ravitaillement du 30 KM pour confier mon sac aux Sapeurs Pompiers et m'enfoncer dans la fôret. De retour je me sens tout de suite mieux mais affaibli. Je refuse de manger et préfère attendre que le mal se soit dissiper totalement. Je regarde la montre. J'ai perdu du temps .....
Je repart pour 7 KM d'ascension qui me conduiront à la coquillade. L'ascension est trés longue. Soit quatre grosses grimpettes dont les pourcentages sont assez important. C'est la partie que j'ai trouvé la plus difficile sur ce Relais. L'ascension est interminable et entrecoupée de trois repla. Dans cette portion je serais seul dans la nuit et dans la difficulté. Pas facile. Je broie du noir et peste contre la difficulté du parcours. ( commes c'est souvent le cas quand cela devient difficile). A cet instant je me dis qu'il aurait été préférable que je parte avec un groupe de coureurs. Lesquels m'auraient sans doute remonté le moral. Seul encouragement le paysage. D'ici on apercoit les lumières des villes en contre bas. On apprécie mieux l'altitude que l'on vient de gravir. Le paysage vaut la photo. J'arrive à la Coquillade Vidé. Le mal de ventre s'estompe peu à peu mais je me sens fatigué. Il faut que je me réalimente. J'essais d'avaler une pate de fruit que je mache longuement et avale sans plaisir.
J'amorce la descente sur LAMALOU. Environ 4 KM de descente trés technique sur la première partie. Pas évident à gérer, surtout de nuit !!! D'ailleurs je m'aperçois que je ne fait pas le poid avec ma petite PETZL quand je là compare aux véritables phares qu'ont mes concurents sur la tête. La descente est longue et je suis carément obligé de faire une pause à la moitié de la descente pour reposer mon organisme. Je n'ai pas mal aux genoux mais sous les pieds. J'ai l'impression de courir pied nus. Les muscles des jambes sont également éprouvés, ça me tire de partout... Je me surprend à marcher en descente alors que j'y prend d'habitude beaucoup de plaisir. Je commence à me mettre dans la tête qu'un abandon à LAMALOU serait raisonnable. Surtout quand je vois l'état de fraicheur dans lequel se trouve mes concurents qui maintenants me dépassent en nombre.
Le jour se lève dans la descente ( avec le recul c'était magnifique). Je me rend compte que j'ai 1h de retard sur mon temps de passage estimé à LAMALOU où je ne suis pas enconre rendu. Rien pour me remonter le moral !!! Pour m'achever, le dernier Km de descente s'effectue sur une route goudronée. Mes pieds vont prendre feu !! J'amorce maintenant le dernier Km qui me conduit au ravitaillement. Je suis lessivé et obligé de m'arrêter sur le long faux pla qui nous conduit à la Mairie. C'est désespérant je marche en monté, en descente, sur du pla. Ce n'est pas ma conception du Trail, je me dis qu'il faut renoncer. D'autant plus que la dernière portion est la plus difficile. J'arrive à LAMALOU en 5H40.
TROISIEME PORTION: LAMALOU LES BAINS / COLOMBIERES 14 KM ET 800 D+
C'est ma compagne qui m'attend au ravitaillement. Dans ces moments là, il n'y a pas meilleur remontant que l'encouragement des proches. Rapidement je lui met en tête qu'il serait raisonnable d'abandonner ici. Je lui explique que je n'arrive plus à manger de sucre que je n'arrive plus à courir, que je suis très en retard sur le temps que j'avais projetté.
Elle décide de me faire manger du salé (deux bols de vermicelle). Elle m'explique que si je suis capable de marcher je dois poursuivre car de toute façon la portion restante est tellement pentu que je n'aurais pas pu la courir, même en forme. Puis elle me fait comprendre que je dois arrêter de me focaliser sur la montre et me reconcentrer sur l'objectif principal: terminer. Et voilà comment au bout de 45 minutes de pause je repars et avec le sourire !!!
Dès les premiers pas les sensations sont bonnes. Pourtant la côte démarre sec en quittant LAMALOU. Je marche d'un pas déterminer et alaise. La douleur au ventre devient supportable. Je me surprend même à courir normalement sur les portions plates et en descente. Le comble, je rattrappe même plusieurs concurents. Le Moral est bon et mes douleurs physiques ont disparu. La montée s'effectue en sous bois et la vue sur la plaine vaut vraiment le détour. Nous traversons successivement deux magnifiques hameaux de caractère que sont Combes et Madale. Arrivé à Combes j'ai la joie d'y retrouver mon frère ( mon relayeur ) et ma compagne. Les mots sont brefs mais réconfortant. La montée devient plus franche entre Combe et Madale. Elle empreinte un sentier de descentes VTT...original !!! J'aperçois Madale en contre bas dans la vallée, je suis bientôt à la moitié de cette portion. La descente sur Madale s'effectue par une descente trés technique dans laquelle je parviens à maintenir un bon rythme de course.
Combes. |
A Madale je croise à nouveau mes supporters. Mon frère me met en garde, il me reste encore 100 M de D+. Je repars doucement sur la longue route goudronné qui quitte Madale car la descente précédente ma un peu touché. Puis vient le dernier mur au KM 50. C'est dur mais je sais qu'après ce sera 7 KM de descente, plus de côtes, c'est réconfortant. (Je suis loin de me douter de ce qu'il m'attend). Depuis le Caroux la vue est imprenable sur la valée de l'Orb. Le ciel est dégagé et la vue s'étend jusqu'à la mer Méditerranée.
C'est parti pour 7KM de descente sur un sentier de schistes. Alors le schistes posé à l'horizontale c'est agréable mais à la verticale c'est une véritable torture pour les pieds. La descente n'en demeure pas moins intéressante. Le paysage et magnifique et le traçé en sous bois est agréable. Pas sur que j'aurais tenu le même discours si cette descente était intervenu en milieu de course. A ce moment précis je sais que je vais terminer, la ligne d'arrivée et là, tout proche, je suis invincible.
Colombières. |
Je passe le relais à mon frère au bout de 8H45 de course. Satisfait d'en avoir terminer mais trés fatigué. Je dois trouver un moyen de mieux gérer mon alimentation.
Prochaine échéance: Les Templiers.
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